A la découverte du Baikal en bateau à voile 3 h 30 du matin, c'est un horaire où l'on dort, pas un horaire pour partir vers un aéroport. Et pourtant c'est ce qui m'arrive par une froide matinée d'août. Les rues sont vides.A travers un épais brouillard j'aperçois par les vitres du taxi des alcooliques qui déambulent. Leurs nuits vont commencer la mienne s'achève. Que c'est dur ce matin !
Le brouillard ici complique tout car l'aéroport ne dispose pas de
système de guidage. Alors commence la valse des annonces. Retardé d'une heure, il devrait atterrir vers 5 heure du matin. Je patiente en buvant un café type Américain accoudé à un comptoir sale. Le café est tellement mauvais que cela me réveille un peu. Les heures passent et c'est seulement vers 12 h que l'avion qui s'était posé en attente à Bratsk daigne atterrir à Irkoutsk. Si pour moi l'attente fut longue , qu'en fut-il pour Philippe, Geneviève et leurs deux enfants Christophe et Nicolas âgés de 18 et 15 ans ?
Pour continuer sur notre lancée le lendemain vers 10 heures nous revoilà à l'aéroport où ne nous attend pas notre avion pour Niznangarsk. Cette fois-ci c'est d'Oulan Oude qu'il ne veut pas partir. Après quelques heures passées à se demander si nous décollerons un jour, nous finissons tout de même par atterrir à l'aéroport de Niznangarsk, le village le plus au nord du lac. Sacha le capitaine du bateau qui doit nous faire parcourir le lac jusqu'à l'île d'Olkhon est là pour nous accompagner vers le port
de Severobaikal. C'est de ce port que nous embarquons pour une croisière de 8 jours.

Voilà c'est fait le décor est planté, Nous partons à l'aventure le long des côtes sauvages du Baikal, les Ours, les rivières, les feux de bois et les soirs à regarder les étoiles nous attendent.

Première opération, la tournée du marché. Les sacs se remplissent de provisions, pâtes, sucre, gras de cochon, oignon, pommes de terres, soupe chinoise et toutes sortes de victuailles s'entassent dans le mini-bus. Il y en a tellement que je me demande comment nous pourrons tout embarquer. La faim l'emportant sur l'envie de découvrir le bateau nous partons vers un petit restaurant du centre ville pour entre autre discuter avec Sacha de notre itinéraire.

Nous devons être dans 8 jours au village de Marés situé au sud de l'île d'Olkhon. Là nous attendra un bus venu d'Irkoutsk. Entre temps nous avons 8 jours pour découvrir le lac. Geneviève nous demande si possible d'occulter les zones à moustique de notre programme, par prudence nous éviterons la promenade vers le lac Frolika ou sévissent ces petites bêtes. Geneviève a mis les choses au point. Elle a une sainte horreur des moustiques. Elle nous rendra un fier service pendant tout le séjour car 90 % des moustiques se dirigeront vers ses bras ou ses jambes. Comme quoi il ne faut pas dire de mal de ces petites bêtes. Le port de Severobaikaskl ressemble de très loin à ceux de la côte d'Azur. Entre deux grues désaffectées et des yachts tous moins reluisants les uns que les autres se trouve notre bateau. C'est un voilier de 11 mètres que l'on peut qualifier de rustique ou de Russe tout simplement, mais il supporte tout et il le prouvera. Pour accéder au navire le premier exercice, c'est de ne pas tomber à l'eau, une planche bancale de quelques mètres sert de passerelle.

Le premier test est passé avec succès, personne n'est tombé. Dans le navire nous attend sacha bis, le cocapitaine, aussi souriant que sacha il sera un très agréable partenaire. Pendant que les Sachas vont garer leurs voitures, Geneviève regarde inquiète le bateau. Mais où diable mon mari m'emmène en vacance ! L'année dernière les Etat-Unis, cette année le fond de la Sibérie ! Le prochaine avion pour Irkoutsk est dans 5 jours, que faire, partir ou ne pas partir. Finalement, devant fêter les 18 dans de Christophe dans quelques jours, Geneviève se résigne, elle embarquera !

Nous quittons vers 16 heure le port de Séverobaikaskl destination le lac Sloudianka à quelques encablures de la ville. Pour fêter notre départ nous nous réunissons à l'arrière du bateau et portons un toast au dieu du lac notre ami Bourtan. Philippe a bien fait les choses, il a acheté 8 bouteilles de vodka et 4 litres de bières. Vous pourriez imaginer qu'il a vu large et pourtant nous serons au bout de 6 jours gravement en manque. C'est sûrement à cause de Nicolas qui du haut de ses 15 ans ne dédaignera pas l'alcool russe. Quelle jeunesse !
Pour vous racontez notre voyage j'ai tenu un carnet de bord en voici quelques extraits, bon voyage.

Jour 1 de Mer :
Partis vers 4 heures de Severo par un grand beau temps et un vent nul, nous démarrons notre croisière à voile par quelques heures de moteur ! L'ambiance est au beau fixe, mais mes amis sont encore fatigués par le décalage horaire et Nicolas part se coucher à l'avant du bateau, il se réveillera lorsque nous accosterons. Très vite le bateau est rangé et tout prend comme par miracle sa place dans un espace pourtant restreint.
Pour accoster nous utilisons l'annexe du bateau, c'(est un minuscule canot gonflable qui d'après les Sachas peut embarquer jusqu'à 4 personnes, en accostant Christophe finira à l'eau, Geneviève évitera la chute de peu, Philippe tiendra bon, il est marin, Nicolas résistera c'est normal il n'est pas encore réveillé.

Premier feu de camp sur les berges du lac, premier moustique pour Geneviève, premier montage de tente pour les jeunes. Nous ne nous sentons pas encore loin de tout car le lac Sloudianka est accessible par la route et de nombreux pêcheurs sillonnent la berge. Au loin quelques campeurs profitent de leurs radios pour mettre de l'ambiance en forêt, après le dîner nous visitons les abords du lac Sloudianka. L'eau y est incroyablement plus chaude que le Baikal. En fin de soirée nous partons à la pêche. Les intentions sont bonnes, mais les résultats ne suivent pas, pour que nous ne rentrions pas bredouille, des pêcheurs nous offrent un Omoul et des Karious. Nous rentrons fièrement vers notre camps. Malheureusement un des poissons est déjà salé. Ce que nous présentons comme notre pêche ne trompe pas les Sachas. Geneviève et Philippe dorment sur le bateau, la seule victime de la journée est la paire de baskets blanches de Geneviève, un marécage à commencé à les repeindre.

Jour 2 de Mer :
Tout le monde a bien dormi surtout Nicolas qui se réveille lorsque nous accostons au port de Baikaskoye vers midi. Baikalskoye est un très joli village de pêcheur entouré par les montagnes. Alors que nous buvons un petit verre accostés au ponton du village nous apercevons un touriste au loin. C'est facile à reconnaître un touriste, c'est toujours plein de couleurs partout alors qu‚un russe c'est tout gris ou tout noir. Il s'agit d'un très sympathique hollandais qui se ballade en Sibérie. Pendant que mes amis visitent le village et achète une chapka en renard blanc je pars avec Sacha payer un droit d'entrée au parc national à l'autre bout du village. Même s'il n'y a que peu de contrôles, il est préférable d'être en règle.

Dans l'après-midi nous arrivons au source d'eau chaude de Katelnikovski. Voile et moteur ont fait bon ménage pendant le trajet. L'eau des sources sort à 47 degrés et ce n'est pas les fines gouttes de pluie qui nous refroidissent. Nous profitons de cette piscine de rêve pendant une bonne heure. Sauf Geneviève qui gèle dans son blouson de pluie. Je suis sur qu'elle regrette encore aujourd‚hui cette baignade car en partant elle goûte l'eau du bout du pied et se brûle presque les orteils. Des mares naturelles d'eau chaude sont juste au bord du lac. On peu ainsi passer du chaud au froid en un mètre et imaginer que l'on se baigne dans le lac alors que l'on se brûle dans de l'eau bouillante !


De Katelnikovski, il n'y a qu'une heure et demi de voile pour arriver dans la très belle baie de Kourkoula ou nous campons. Nous sommes accueillis par des enfants qui sont là depuis quelques jours. Ils pêchent avec succès en utilisant des cannes rudimentaires, un bouchon et des mouches au bout d‚une ligne. C'est pour eux plus important que pour nous car ils ne dispose sûrement pas du même garde-manger. Les Sachas boys posent des filets, vers 22 heures ils sont déjà plein et nous nous régalons de brochettes de poissons cuites au feu de bois. Se sera le début pour nous des menus de poisson du petit déjeuner au dîner pendant 8 jours. Lorsque l'on s'habitue à manger d'aussi bon poisson il est très difficile d'apprécier les truites des poissonneries françaises aprés coup. En fin de soirée les nuages disparaissent. Au loin dans la montagne un feu de camp brille. Puis la lune et les étoiles se lèvent, et bercent les montagnes. Vers une heure du matin je me réveille, la lune se baigne dans le lac, cette fois nous sommes bien loin de tout, le voyage commence.

La journée est belle trop belle peut être car le vent n'est toujours pas au rendez vous. Nous observons les montagnes, elles semblent fort sauvages, un tapis de forêt monte en pente douce vers les hauteurs puis les rochers prennent le dessus et culminent jusqu‚à 2500 m. Que de promenades, de rivières à découvrir. Il faudrait s'arrêter des semaines pour tout voir. Pour gagner un peu de temps sur le planning nous décidons de déjeuner sur le bateau. Nous accostons vers 17 h au bord d'un très grand étang au pied des montagnes.

Avec Geneviève je pars inspecter les environs. Nous découvrons des multitudes de fleurs. D'après ma guide, il s'agit d'une végétation de haute montagne que l'on retrouve en France dans les Alpes. Geneviève connaît tous les noms de plantes, en latin, en grec voir même en Français. Je suis fort impressionné par ses connaisances botaniques !
Ce soir c'est l'anniversaire de Christophe, comme cadeau d'anniversaire il est décidé que Christophe ayant 18 ans son argent de poches devait être automatiquement supprimé. Ce soir Christophe est un peu nostalgique, il vient de quitter une copine dans le Sud-Ouest de la France et puis lesparents lorsque l'on a 18 ans c'est tout de même très ennuyant. Sur ce sujet je confirme, cela s'arrange unpeu après mais pas l'argent de poche.

Les Sachas boys apprécient le champagne français apporté pourl'occasion. Philippe et Geneviève décident de dormir sur la berge. Pour ma part je teste la cabine avant du bateau. Pour éviter que les Ours nemangent tout, nous rapatrions sur le bateau la nourriture. Goûteront ils aux Frantsous ?Les ours n'ont rien mangé !

La taïga est vraiment pleine de baies. Pour fêter ses 18 ans Christophe se jette à l'eau, il lui faudra beaucoup de courage pour se baigner.
Les Sachas boys eux se jettent à l'eau au réveil en sautant du bateau. Ils la trouvent toujours aussi chaude. N'est pas Sibérien qui veut !

La journée s'écoule sous le soleil , nous sommes tous allongés sur le bateau plongé dans nos livres ou les oreilles saturées de musique pas toujours paisible. J'essaye les cassettes de Christophe, ce n'est pas mal mais ca secoue fort les neurones, ACDC et d'autre pire encore ! A trente cinq ans, serais-je déja vieux pour ne pas m'habituer à cette musique !

Vers 14 heures nous accostons dans une petite baie. L'endroit est si calme, le sable si chaud que nous décidons de ne plus en bouger. En arrivant sur la plage nous découvrons de nombreuses empreintes d'ours, Geneviève croit que nous plaisantons, il n'en est rien. Philippe part ramasser des champignons et Christophe s'essaye à la pêche qui ne s'avérera pas infructueuse !

C'est normal à 18 ans on sait pêcher, sinon à quoi cela sert d'être majeur !
Avec Sacha nous escaladons la montagne. Après une demi-heure de grimpette la vue est magnifique, nous apercevons en bas le bateau et toute l'étendue du lac.

La soirée se déroule au coin du feu, rien à l'horizon et c'est tant mieux, nous sommes seuls et contents de l'être.

Jour 5 de Mer :
Aujourd'hui nous traversons le lac plein Est en direction des îles d'Ouchkany. £Le vent est là et nous coupons le moteur dont le ronronnement nous manquerait presque tant nous y sommes habitués.
Sacha tient la barre pas mécontent de faire quelques économies
d'essence. Les montagnes s'éloignent peu à peu et ce sont les îles d'Ouchkany que nous découvrons devant nous.
J'accoste sur l'île en compagnie de Sacha pour tâter le terrain, pourrons nous y coucher se soir ?
Sur l'île une grande table est dressée face au lac, une dizaine de
personnes y discute gaiement et pour cause c'est l'anniversaire de Youra.. Une heure après nous en sommes à 8 toast soit 8 verres, je suis presque sous la table et mes amis toujours dans le bateau à nous attendre. Nous convenons qu'il serait bon d'aller les chercher et que nous pouvons bien sûr coucher sur l'île. Lorsqu'ils arrivent, je leur explique la situation et leur indique dans quelle direction aller se promener sans moi, je suis cuit pour au moins deux bonnes heures !
Toujours aussi sympathiques, ils compatissent reconnaissant que j'ai fait mon travail nous sommes sur Ouchakny pour une nuit. Nous ne reverrons Youra que le lendemain, il a du tomber chez lui ! Christophe et Nicolas m'emmène pour une marche salutaire de quelques kilomètres. Jamais je n'avais remarqué que Nicolas marchait si vite. De retour je suis de nouveau opérationnel.Par chance le Bagna fonctionne, aujourd'hui, c'est jour de fête, nous en profitons, quel plaisir !
La soirée se passe au bord de l'eau ou nous préparons le repas. Les discussions vont bon train surtout entre le grand père Anton et Geneviève. Mais heureusement Philippe est là pour surveiller tout cela ! La nuit va être bonne après cette rude journée

Jour 6 de Mer :
Au petit déjeuner, du sik, en français du lavarret, offert par Youra. Pas cuit, pas salé, c'est un peu dur mais il faut faire bonne figure alors tout le monde s'exécute et l'on trouve cela très bon mais sans en reprendre tout de même ! Le lac est bien agité, Sacha hésite à partir, car nous devons relier l'île d‚Olkhon distante d'une centaine de kilomètre.. Mais les français n'ont pas peur des vagues. Ne naviguons nous pas sur un bateau à voile ? Youra nous dépose à notre bateau. Pleine voile vers l'île d'Olkhon, c'est parti. Au début tout le monde apprécie le vent, quel changement. Puis très vite je suis le premier un peu malade, nous enfilons tous nos gilets de sauvetage. C'est toujours mauvais signe lorsque le capitaine prend cette sage décision. Je sors me mettre au grand air et le mal de mer passe.

Après deux heures de bonnes secousses la mer se calme un peu.
Mis très vite l'horizon devient noir sur notre droite, nul doute c'est le Sarmaqui nous tombe dessus. C'est le pire des vents du lac. Tout le monde ici en a peur , il est à l'origine d'histoires qui font trembler les plus aguerris des marins.

Très vite nous sommes valdingues par des vagues de plus de 3 mètres. A l'intérieur du bateau tout est à l'envers et surtout Philippe et Nicolas qui n'en finissent pas de vomir.

Les Sachas boys au risquent de passer par dessus bord descendent la toile et la réduise au minimum. Christophe au pire de la tempête joue même de la guitare pour tenter d'apaiser les douleurs familiales ! Seul Geneviève reste en pleine forme, elle rit un peu fort au goût de Nicolas et Philippe lorsqu'ils se heurtent la tête en voulant utiliser au même moment le seau communautaire. Sacha semble maîtriser la situation. Lorsque les vagues sont trop grosses il met un petit coup de barre et nous partons en surf pour éviter que le bateau ne la prenne de plein fouet. Très concentré il ne parle que pour donner des conseils et un peu de réconfort à chacun. Quant à moi je me force à ne plus regarder les vagues arriver.

C'est trop impressionnant et comme de toute façon je ne peux rien y faire plutôt regarder devant ou nous commencons à apercevoir Olkhon. De temps en temps sans prévenir une lame balaye le pont, un délice que cette eau froide qui glisse sous nos fesses.

Des vagues de 3 mètres ce ne devrait pas être un enfer mais la fréquence de leurs assauts est terrible, elles n'arrêtent jamais, sont très rapprochées et cognent d'un peu partout. La traversée dure 10 heures, 10 heures ou personne ne fait le malin, je me surprend à promettre au dieu Bourtan je ne sais quel pèlerinage si nous ne passons pas par le fond. Le lac est si profond que l'on en revient pas. Puis enfin nous passons le cap Raboil, la pointe nord de l'île d'olkhon, les vagues se sont calmées, pas le vent. Il ne nous reste plus que 10 Km pour la station météo de Ouzouré ou nous attend la terre ferme. Arrivés dans la crique d'Ouzouré nous ancrons le bateau et l'amarrons à des bateaux de pêche venus s'y abriter. Caché derrière un petit chalutier mon ami youri, le patron de la station météo locale ne nous aperçois pas. Impossible d'accoster avec le dingui à cause des vagues.

Pour remettre un peu d'ambiance à bord nous organisons un petit dîner.L'ambiance est calme, voir très calme. Après le dîner vers 22 h je met enfin un pied à terre. Youri va chercher
les amis avec son bateau, 15 minutes plus tard Nicolas et Philippe dorment à terre, ils l'ont bien mérité ! En conclusion à cette belle journée d'août que nous ne sommes pas près d'oublier, je peux dire merci à Sacha qui a tenu la barre pendant 10 heures et ramené toute notre équipe à terre, je n'oublierais pas.... Pour la médaille du calme et de la sérénité, elle revient à Geneviève qui fut impeccable durant la tempête. Philippe de par sa formation est plutot spécialisé dans les sous marins il semble que cela ce soit vu aujourd'hui.

Jour 7 de Mer à Terre :

Un peu fatigués par le bateau nous décidons de laisser aux sachas boys le privilège de contourner l'île par le nord. Par une promenade à travers champs, nous les rejoignons du côté de Mala more ou la petite mer versant ouest de l'île. Malheureusement pour nous nous ne pouvons embarquer. Il y a beaucoup trop de vagues et par de grands gestes nous
faisons comprendre à nos amis qu'ils aillent se mettre à l'abri dans une crique à 5 km de là.
Voilà une promenade qui se rallonge d'un coup !
Un peu plus au calme dans une crique un des Sacha parviens à nous apporter le matériel de camping et de quoi diner. Au menu du gruau et de merveilleuses brochettes de poisson, Philippe part découper les poissons au bord de l'eau et nous ramène non des beaux morceaux mais de la bouillie. Impossible d'en faire quoi que ce soit, sauf pour les goélands qui apprécient la découpe. Autant dire que les plaisanteries et commentaires fusent.

Les chaussures de Geneviève, ou ce qu'il en reste, sèchent au coin du feu et malgré le temps couvert le moral est au beau fixe. Christophe a 18 ans et 3 jours, la vodka manque pour fêter l'événement , la nuit venue il n'y a plus qu'a dormir en plus la pluie commence à tomber.

Jour 8 de mer à terre :
Toute la nuit la pluie est tombée à croire que jamais elle ne s'arrêterai. De grosses gouttes jusqu'au matin sans
interruption. Heureusement les tentes sont de bonnes qualité et elles résistent, personnes n'est rincé. J'essaye de patienter le plus longtemps possible dans mon sac de couchage mais il faut un volontaire pour allumer le feu, je me sent concerné !

Jetant un oeil sur la plage je m'aperçois vite que les vagues ont
redoublé de violence, la tempête est de nouveau là. Dans la crique plus de bateau, je regarde inquiet les récifs en cherchant l'épave du bateau qui a peut être rompu ses amarres pendant la nuit. Notre bateau n'est pas sur les rochers, il est au large, au milieu de Mala More.
Devant la violence des vagues les Sachas boys ont préférés ne pas rester près du rivages, ils s'éloignent. Ils font des ronds dans l'eau avec le minimum de toile puis ils disparaissent derrière une falaise au loin. Plus de bateau, nous voilà abandonné à notre sort sans capitaine, avec le minimum de nourriture.

Que faire, du feu bien sûr. Avec du feu ici on peu tout envisager, sans c'est plus triste. Il me faudra une bonne demi heure pour qu'une flamme veuille bien lécher le bois trempé. Vers 10 h 30 les amis émergent des tentes, il pleut un peu moins fort, nous partageons le reste du gruau d'hier que j'avais voulu jeter et que nous avons gardé sur les conseils de Philippe. C'est fou comme lorsque l'on a plus rien à manger un reste de gruau devient bon. En début d'après midi je pars en éclaireur marcher quelques kilomètres vers le sud pour voir si j'aperçois une épave le long des falaises. Rien en bord de plage, c'est un bateau fantôme. Nous décidons d'attendre sur place que les Sachas boys que nous espérons à l'abri dans le port de Rougir à 20 km de là reviennent nous chercher lorsque la mer sera calmée. J'avais promis à Sacha qu'en cas de problème nous ne bougerions pas de notre campement La journée est un peu longue. Heureusement nous rachetons du poisson à des pêcheurs pour nous nourrir. Mais cette fois nous ne laissons pas à Philippe le soin de faire les brochettes. Toutes l'après-midi nous scrutons l'horizon, pas de bateau, toujours pas de bateau.

La mer se calme, et vers 7 heures du soir apparaît un mât. Cest bien notre bateau. Geneviève agite son blouson rouge, nous sommes repérés, merci Geneviève. Les Sachas boys nous font de grands signes, ils sont rassurés ils n'ont pas perdu leurs touristes !

Vite nous embarquons sur le bateau. Une heure après le vent et les vagues reprennent. Pour un peu il aurait été très difficile d'embarquer avec ce regain de tempête. Le bateau était à l'abri pendant la tempête dans le port de Rougir ou nous partons à notre tour nous mettre au chaud. Pour fêter nos retrouvailles, je me jette sur le magasin du village pour acheter une petite bouteille. Nous fêtons l'événement en admirant un magnifique coucher de soleil.

Jour 9 de Mer :
Nous quittons le port de Rougir vers 6 h du matin pour le village de Marès où nous attend à 14 h notre bus pour Irkoutsk.

Le soleil se lève sur le rocher au chamane, nous longeons les plages d'Olkhon. Nicolas dort dans le fond du bateau, Christophe se brûle les oreilles au hard rock, Philippe et Geneviève ne ratent rien du paysage. Sur cette partie de l'île, Olkhon ressemble à l'Irlande. Des petites collines justes bonnes pour les moutons et les aigles. L'herbe n'y
pousse que très ras. C'est très beau si l'on aime comme moi les déserts.

Vers midi nous accostons, nous ne sommes même pas en retard ! Ca c'est fort !
Nous quittons tristement nos Sachas boys qui furent impeccables tout au long de ce grand voyage. Le lac a encore prouvé qu'il était plus Mer que lac ou alors qu'il est bien comme le dise les Bouriates la Mère de tous les lac. Mais amis sont restés de bonne humeur qu'il pleuve ou qu'il vente, des amis parfait. Ce fut un réel plaisir que de voyager avec vous, j'espère que vous garderez de ce voyage d'aussi bon souvenirs que moi. Les Sachas boys se joignent à votre guide pour vous remercier, nous espérons tous rester en contact avec vous. Si vous avez quelques photos, n'oubliez pas de les envoyer à nos capitaines à Severobaikalsk.
Message personnel pour Geneviève : cela fait combien d'années que vous attendiez un voyage aussi divin , 10 je crois ! (expression couramment utilisé par Geneviève) Comment vont les espadrilles blanches ?
Message personnel pour Nicolas : je t'enverrai la vidéo du voyage pour que tu puisses voir ou tu t'es fait autant secoué. Retourne te coucher la souslik !!!(Souslik : marmotte russe)
Message personnel pour Christophe : j'espère que tu as renégocié pour l'argent de poche après les 18 ans.
Message personnel pour Philippe : un grand merci à toute votre famille.
Message personnel pour les sachas Boys : on repart dès que possible à partir du mois de juin.

 

A Bientot

Arnaud

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