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A la découverte du Baikal en bateau à voile 3 h 30
du matin, c'est un horaire où l'on dort, pas un horaire
pour partir vers un aéroport. Et pourtant c'est ce qui
m'arrive par une froide matinée d'août. Les rues
sont vides.A travers un épais brouillard j'aperçois
par les vitres du taxi des alcooliques qui déambulent.
Leurs nuits vont commencer la mienne s'achève. Que c'est
dur ce matin !
Le brouillard ici complique tout car l'aéroport ne dispose
pas de
système de guidage. Alors commence la valse des annonces.
Retardé d'une heure, il devrait atterrir vers 5 heure du
matin. Je patiente en buvant un café type Américain
accoudé à un comptoir sale. Le café est tellement
mauvais que cela me réveille un peu. Les heures passent
et c'est seulement vers 12 h que l'avion qui s'était posé
en attente à Bratsk daigne atterrir à Irkoutsk.
Si pour moi l'attente fut longue , qu'en fut-il pour Philippe,
Geneviève et leurs deux enfants Christophe et Nicolas âgés
de 18 et 15 ans ?
Pour continuer sur notre lancée le lendemain vers 10 heures
nous revoilà à l'aéroport où ne nous
attend pas notre avion pour Niznangarsk. Cette fois-ci c'est d'Oulan
Oude qu'il ne veut pas partir. Après quelques heures passées
à se demander si nous décollerons un jour, nous
finissons tout de même par atterrir à l'aéroport
de Niznangarsk, le village le plus au nord du lac. Sacha le capitaine
du bateau qui doit nous faire parcourir le lac jusqu'à
l'île d'Olkhon est là pour nous accompagner vers
le port
de Severobaikal. C'est de ce port que nous embarquons pour une
croisière de 8 jours.
Voilà c'est fait le décor est planté, Nous
partons à l'aventure le long des côtes sauvages du
Baikal, les Ours, les rivières, les feux de bois et les
soirs à regarder les étoiles nous attendent.
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Première opération, la tournée du marché.
Les sacs se remplissent de provisions, pâtes, sucre, gras
de cochon, oignon, pommes de terres, soupe chinoise et toutes
sortes de victuailles s'entassent dans le mini-bus. Il y en a
tellement que je me demande comment nous pourrons tout embarquer.
La faim l'emportant sur l'envie de découvrir le bateau
nous partons vers un petit restaurant du centre ville pour entre
autre discuter avec Sacha de notre itinéraire.
Nous devons être dans 8 jours au village de Marés
situé au sud de l'île d'Olkhon. Là nous attendra
un bus venu d'Irkoutsk. Entre temps nous avons 8 jours pour découvrir
le lac. Geneviève nous demande si possible d'occulter les
zones à moustique de notre programme, par prudence nous
éviterons la promenade vers le lac Frolika ou sévissent
ces petites bêtes. Geneviève a mis les choses au
point. Elle a une sainte horreur des moustiques. Elle nous rendra
un fier service pendant tout le séjour car 90 % des moustiques
se dirigeront vers ses bras ou ses jambes. Comme quoi il ne faut
pas dire de mal de ces petites bêtes. Le port de Severobaikaskl
ressemble de très loin à ceux de la côte d'Azur.
Entre deux grues désaffectées et des yachts tous
moins reluisants les uns que les autres se trouve notre bateau.
C'est un voilier de 11 mètres que l'on peut qualifier de
rustique ou de Russe tout simplement, mais il supporte tout et
il le prouvera. Pour accéder au navire le premier exercice,
c'est de ne pas tomber à l'eau, une planche bancale de
quelques mètres sert de passerelle.
Le premier test est passé avec succès, personne
n'est tombé. Dans le navire nous attend sacha bis, le cocapitaine,
aussi souriant que sacha il sera un très agréable
partenaire. Pendant que les Sachas vont garer leurs voitures,
Geneviève regarde inquiète le bateau. Mais où
diable mon mari m'emmène en vacance ! L'année dernière
les Etat-Unis, cette année le fond de la Sibérie
! Le prochaine avion pour Irkoutsk est dans 5 jours, que faire,
partir ou ne pas partir. Finalement, devant fêter les 18
dans de Christophe dans quelques jours, Geneviève se résigne,
elle embarquera !
Nous quittons vers 16 heure le port de Séverobaikaskl
destination le lac Sloudianka à quelques encablures de
la ville. Pour fêter notre départ nous nous réunissons
à l'arrière du bateau et portons un toast au dieu
du lac notre ami Bourtan. Philippe a bien fait les choses, il
a acheté 8 bouteilles de vodka et 4 litres de bières.
Vous pourriez imaginer qu'il a vu large et pourtant nous serons
au bout de 6 jours gravement en manque. C'est sûrement à
cause de Nicolas qui du haut de ses 15 ans ne dédaignera
pas l'alcool russe. Quelle jeunesse !
Pour vous racontez notre voyage j'ai tenu un carnet de bord en
voici quelques extraits, bon voyage.
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Jour 1 de Mer :
Partis vers 4 heures de Severo par un grand beau temps et un vent
nul, nous démarrons notre croisière à voile
par quelques heures de moteur ! L'ambiance est au beau fixe, mais
mes amis sont encore fatigués par le décalage horaire
et Nicolas part se coucher à l'avant du bateau, il se réveillera
lorsque nous accosterons. Très vite le bateau est rangé
et tout prend comme par miracle sa place dans un espace pourtant
restreint.
Pour accoster nous utilisons l'annexe du bateau, c'(est un minuscule
canot gonflable qui d'après les Sachas peut embarquer jusqu'à
4 personnes, en accostant Christophe finira à l'eau, Geneviève
évitera la chute de peu, Philippe tiendra bon, il est marin,
Nicolas résistera c'est normal il n'est pas encore réveillé.
Premier feu de camp sur les berges du lac, premier moustique
pour Geneviève, premier montage de tente pour les jeunes.
Nous ne nous sentons pas encore loin de tout car le lac Sloudianka
est accessible par la route et de nombreux pêcheurs sillonnent
la berge. Au loin quelques campeurs profitent de leurs radios
pour mettre de l'ambiance en forêt, après le dîner
nous visitons les abords du lac Sloudianka. L'eau y est incroyablement
plus chaude que le Baikal. En fin de soirée nous partons
à la pêche. Les intentions sont bonnes, mais les
résultats ne suivent pas, pour que nous ne rentrions pas
bredouille, des pêcheurs nous offrent un Omoul et des Karious.
Nous rentrons fièrement vers notre camps. Malheureusement
un des poissons est déjà salé. Ce que nous
présentons comme notre pêche ne trompe pas les Sachas.
Geneviève et Philippe dorment sur le bateau, la seule victime
de la journée est la paire de baskets blanches de Geneviève,
un marécage à commencé à les repeindre.
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Jour 2 de Mer :
Tout le monde a bien dormi surtout Nicolas qui se réveille
lorsque nous accostons au port de Baikaskoye vers midi. Baikalskoye
est un très joli village de pêcheur entouré
par les montagnes. Alors que nous buvons un petit verre accostés
au ponton du village nous apercevons un touriste au loin. C'est
facile à reconnaître un touriste, c'est toujours
plein de couleurs partout alors quun russe c'est tout gris
ou tout noir. Il s'agit d'un très sympathique hollandais
qui se ballade en Sibérie. Pendant que mes amis visitent
le village et achète une chapka en renard blanc je pars
avec Sacha payer un droit d'entrée au parc national à
l'autre bout du village. Même s'il n'y a que peu de contrôles,
il est préférable d'être en règle.
Dans l'après-midi nous arrivons au source d'eau chaude
de Katelnikovski. Voile et moteur ont fait bon ménage pendant
le trajet. L'eau des sources sort à 47 degrés et
ce n'est pas les fines gouttes de pluie qui nous refroidissent.
Nous profitons de cette piscine de rêve pendant une bonne
heure. Sauf Geneviève qui gèle dans son blouson
de pluie. Je suis sur qu'elle regrette encore aujourdhui
cette baignade car en partant elle goûte l'eau du bout du
pied et se brûle presque les orteils. Des mares naturelles
d'eau chaude sont juste au bord du lac. On peu ainsi passer du
chaud au froid en un mètre et imaginer que l'on se baigne
dans le lac alors que l'on se brûle dans de l'eau bouillante
!
De Katelnikovski, il n'y a qu'une heure et demi de voile pour
arriver dans la très belle baie de Kourkoula ou nous campons.
Nous sommes accueillis par des enfants qui sont là depuis
quelques jours. Ils pêchent avec succès en utilisant
des cannes rudimentaires, un bouchon et des mouches au bout dune
ligne. C'est pour eux plus important que pour nous car ils ne
dispose sûrement pas du même garde-manger. Les Sachas
boys posent des filets, vers 22 heures ils sont déjà
plein et nous nous régalons de brochettes de poissons cuites
au feu de bois. Se sera le début pour nous des menus de
poisson du petit déjeuner au dîner pendant 8 jours.
Lorsque l'on s'habitue à manger d'aussi bon poisson il
est très difficile d'apprécier les truites des poissonneries
françaises aprés coup. En fin de soirée les
nuages disparaissent. Au loin dans la montagne un feu de camp
brille. Puis la lune et les étoiles se lèvent, et
bercent les montagnes. Vers une heure du matin je me réveille,
la lune se baigne dans le lac, cette fois nous sommes bien loin
de tout, le voyage commence.
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La journée est belle trop belle peut être
car le vent n'est toujours pas au rendez vous. Nous observons les
montagnes, elles semblent fort sauvages, un tapis de forêt monte
en pente douce vers les hauteurs puis les rochers prennent le dessus
et culminent jusquà 2500 m. Que de promenades, de rivières
à découvrir. Il faudrait s'arrêter des semaines
pour tout voir. Pour gagner un peu de temps sur le planning nous décidons
de déjeuner sur le bateau. Nous accostons vers 17 h au bord
d'un très grand étang au pied des montagnes. |
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Avec Geneviève je pars inspecter les environs. Nous découvrons
des multitudes de fleurs. D'après ma guide, il s'agit d'une
végétation de haute montagne que l'on retrouve en
France dans les Alpes. Geneviève connaît tous les
noms de plantes, en latin, en grec voir même en Français.
Je suis fort impressionné par ses connaisances botaniques
!
Ce soir c'est l'anniversaire de Christophe, comme cadeau d'anniversaire
il est décidé que Christophe ayant 18 ans son argent
de poches devait être automatiquement supprimé. Ce
soir Christophe est un peu nostalgique, il vient de quitter une
copine dans le Sud-Ouest de la France et puis lesparents lorsque
l'on a 18 ans c'est tout de même très ennuyant. Sur
ce sujet je confirme, cela s'arrange unpeu après mais pas
l'argent de poche.
Les Sachas boys apprécient le champagne français
apporté pourl'occasion. Philippe et Geneviève décident
de dormir sur la berge. Pour ma part je teste la cabine avant
du bateau. Pour éviter que les Ours nemangent tout, nous
rapatrions sur le bateau la nourriture. Goûteront ils aux
Frantsous ?Les ours n'ont rien mangé !
La taïga est vraiment pleine de baies. Pour fêter
ses 18 ans Christophe se jette à l'eau, il lui faudra beaucoup
de courage pour se baigner.
Les Sachas boys eux se jettent à l'eau au réveil
en sautant du bateau. Ils la trouvent toujours aussi chaude. N'est
pas Sibérien qui veut !
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La journée s'écoule sous le soleil , nous sommes
tous allongés sur le bateau plongé dans nos livres
ou les oreilles saturées de musique pas toujours paisible.
J'essaye les cassettes de Christophe, ce n'est pas mal mais ca
secoue fort les neurones, ACDC et d'autre pire encore ! A trente
cinq ans, serais-je déja vieux pour ne pas m'habituer à
cette musique !
Vers 14 heures nous accostons dans une petite baie. L'endroit
est si calme, le sable si chaud que nous décidons de ne
plus en bouger. En arrivant sur la plage nous découvrons
de nombreuses empreintes d'ours, Geneviève croit que nous
plaisantons, il n'en est rien. Philippe part ramasser des champignons
et Christophe s'essaye à la pêche qui ne s'avérera
pas infructueuse !
C'est normal à 18 ans on sait pêcher, sinon à
quoi cela sert d'être majeur !
Avec Sacha nous escaladons la montagne. Après une demi-heure
de grimpette la vue est magnifique, nous apercevons en bas le
bateau et toute l'étendue du lac.
La soirée se déroule au coin du feu, rien à
l'horizon et c'est tant mieux, nous sommes seuls et contents de
l'être.
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Jour 5 de Mer :
Aujourd'hui nous traversons le lac plein Est en direction des îles
d'Ouchkany. £Le vent est là et nous coupons le moteur
dont le ronronnement nous manquerait presque tant nous y sommes
habitués.
Sacha tient la barre pas mécontent de faire quelques économies
d'essence. Les montagnes s'éloignent peu à peu et
ce sont les îles d'Ouchkany que nous découvrons devant
nous.
J'accoste sur l'île en compagnie de Sacha pour tâter
le terrain, pourrons nous y coucher se soir ?
Sur l'île une grande table est dressée face au lac,
une dizaine de
personnes y discute gaiement et pour cause c'est l'anniversaire
de Youra.. Une heure après nous en sommes à 8 toast
soit 8 verres, je suis presque sous la table et mes amis toujours
dans le bateau à nous attendre. Nous convenons qu'il serait
bon d'aller les chercher et que nous pouvons bien sûr coucher
sur l'île. Lorsqu'ils arrivent, je leur explique la situation
et leur indique dans quelle direction aller se promener sans moi,
je suis cuit pour au moins deux bonnes heures ! |
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Toujours aussi sympathiques,
ils compatissent reconnaissant que j'ai fait mon travail nous sommes
sur Ouchakny pour une nuit. Nous ne reverrons Youra que le lendemain,
il a du tomber chez lui ! Christophe et Nicolas m'emmène
pour une marche salutaire de quelques kilomètres. Jamais
je n'avais remarqué que Nicolas marchait si vite. De retour
je suis de nouveau opérationnel.Par chance le Bagna fonctionne,
aujourd'hui, c'est jour de fête, nous en profitons, quel plaisir
!
La soirée se passe au bord de l'eau ou nous préparons
le repas. Les discussions vont bon train surtout entre le grand
père Anton et Geneviève. Mais heureusement Philippe
est là pour surveiller tout cela ! La nuit va être
bonne après cette rude journée |
Jour 6 de Mer :
Au petit déjeuner, du sik, en français du lavarret,
offert par Youra. Pas cuit, pas salé, c'est un peu dur
mais il faut faire bonne figure alors tout le monde s'exécute
et l'on trouve cela très bon mais sans en reprendre tout
de même ! Le lac est bien agité, Sacha hésite
à partir, car nous devons relier l'île dOlkhon
distante d'une centaine de kilomètre.. Mais les français
n'ont pas peur des vagues. Ne naviguons nous pas sur un bateau
à voile ? Youra nous dépose à notre bateau.
Pleine voile vers l'île d'Olkhon, c'est parti. Au début
tout le monde apprécie le vent, quel changement. Puis très
vite je suis le premier un peu malade, nous enfilons tous nos
gilets de sauvetage. C'est toujours mauvais signe lorsque le capitaine
prend cette sage décision. Je sors me mettre au grand air
et le mal de mer passe.
Après deux heures de bonnes secousses la mer se calme un
peu.
Mis très vite l'horizon devient noir sur notre droite,
nul doute c'est le Sarmaqui nous tombe dessus. C'est le pire des
vents du lac. Tout le monde ici en a peur , il est à l'origine
d'histoires qui font trembler les plus aguerris des marins.
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Très vite nous sommes valdingues par des vagues de plus
de 3 mètres. A l'intérieur du bateau tout est à
l'envers et surtout Philippe et Nicolas qui n'en finissent pas
de vomir.
Les Sachas boys au risquent de passer par dessus bord descendent
la toile et la réduise au minimum. Christophe au pire de
la tempête joue même de la guitare pour tenter d'apaiser
les douleurs familiales ! Seul Geneviève reste en pleine
forme, elle rit un peu fort au goût de Nicolas et Philippe
lorsqu'ils se heurtent la tête en voulant utiliser au même
moment le seau communautaire. Sacha semble maîtriser la
situation. Lorsque les vagues sont trop grosses il met un petit
coup de barre et nous partons en surf pour éviter que le
bateau ne la prenne de plein fouet. Très concentré
il ne parle que pour donner des conseils et un peu de réconfort
à chacun. Quant à moi je me force à ne plus
regarder les vagues arriver.
C'est trop impressionnant et comme de toute façon je ne
peux rien y faire plutôt regarder devant ou nous commencons
à apercevoir Olkhon. De temps en temps sans prévenir
une lame balaye le pont, un délice que cette eau froide
qui glisse sous nos fesses.
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Des vagues de 3 mètres ce ne devrait pas être un
enfer mais la fréquence de leurs assauts est terrible,
elles n'arrêtent jamais, sont très rapprochées
et cognent d'un peu partout. La traversée dure 10 heures,
10 heures ou personne ne fait le malin, je me surprend à
promettre au dieu Bourtan je ne sais quel pèlerinage si
nous ne passons pas par le fond. Le lac est si profond que l'on
en revient pas. Puis enfin nous passons le cap Raboil, la pointe
nord de l'île d'olkhon, les vagues se sont calmées,
pas le vent. Il ne nous reste plus que 10 Km pour la station météo
de Ouzouré ou nous attend la terre ferme. Arrivés
dans la crique d'Ouzouré nous ancrons le bateau et l'amarrons
à des bateaux de pêche venus s'y abriter. Caché
derrière un petit chalutier mon ami youri, le patron de
la station météo locale ne nous aperçois
pas. Impossible d'accoster avec le dingui à cause des vagues.
Pour remettre un peu d'ambiance à bord nous organisons
un petit dîner.L'ambiance est calme, voir très calme.
Après le dîner vers 22 h je met enfin un pied à
terre. Youri va chercher
les amis avec son bateau, 15 minutes plus tard Nicolas et Philippe
dorment à terre, ils l'ont bien mérité !
En conclusion à cette belle journée d'août
que nous ne sommes pas près d'oublier, je peux dire merci
à Sacha qui a tenu la barre pendant 10 heures et ramené
toute notre équipe à terre, je n'oublierais pas....
Pour la médaille du calme et de la sérénité,
elle revient à Geneviève qui fut impeccable durant
la tempête. Philippe de par sa formation est plutot spécialisé
dans les sous marins il semble que cela ce soit vu aujourd'hui.
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Jour 7 de Mer à Terre :
Un peu fatigués par le bateau nous décidons de
laisser aux sachas boys le privilège de contourner l'île
par le nord. Par une promenade à travers champs, nous les
rejoignons du côté de Mala more ou la petite mer
versant ouest de l'île. Malheureusement pour nous nous ne
pouvons embarquer. Il y a beaucoup trop de vagues et par de grands
gestes nous
faisons comprendre à nos amis qu'ils aillent se mettre
à l'abri dans une crique à 5 km de là.
Voilà une promenade qui se rallonge d'un coup !
Un peu plus au calme dans une crique un des Sacha parviens à
nous apporter le matériel de camping et de quoi diner.
Au menu du gruau et de merveilleuses brochettes de poisson, Philippe
part découper les poissons au bord de l'eau et nous ramène
non des beaux morceaux mais de la bouillie. Impossible d'en faire
quoi que ce soit, sauf pour les goélands qui apprécient
la découpe. Autant dire que les plaisanteries et commentaires
fusent.
Les chaussures de Geneviève, ou ce qu'il en reste, sèchent
au coin du feu et malgré le temps couvert le moral est au
beau fixe. Christophe a 18 ans et 3 jours, la vodka manque pour
fêter l'événement , la nuit venue il n'y a plus
qu'a dormir en plus la pluie commence à tomber. |
Jour 8 de mer à terre :
Toute la nuit la pluie est tombée à croire que jamais
elle ne s'arrêterai. De grosses gouttes jusqu'au matin sans
interruption. Heureusement les tentes sont de bonnes qualité
et elles résistent, personnes n'est rincé. J'essaye
de patienter le plus longtemps possible dans mon sac de couchage
mais il faut un volontaire pour allumer le feu, je me sent concerné
!
Jetant un oeil sur la plage je m'aperçois vite que les
vagues ont
redoublé de violence, la tempête est de nouveau là.
Dans la crique plus de bateau, je regarde inquiet les récifs
en cherchant l'épave du bateau qui a peut être rompu
ses amarres pendant la nuit. Notre bateau n'est pas sur les rochers,
il est au large, au milieu de Mala More.
Devant la violence des vagues les Sachas boys ont préférés
ne pas rester près du rivages, ils s'éloignent.
Ils font des ronds dans l'eau avec le minimum de toile puis ils
disparaissent derrière une falaise au loin. Plus de bateau,
nous voilà abandonné à notre sort sans capitaine,
avec le minimum de nourriture.
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Que faire, du feu bien sûr. Avec du feu ici on peu tout
envisager, sans c'est plus triste. Il me faudra une bonne demi
heure pour qu'une flamme veuille bien lécher le bois trempé.
Vers 10 h 30 les amis émergent des tentes, il pleut un
peu moins fort, nous partageons le reste du gruau d'hier que j'avais
voulu jeter et que nous avons gardé sur les conseils de
Philippe. C'est fou comme lorsque l'on a plus rien à manger
un reste de gruau devient bon. En début d'après
midi je pars en éclaireur marcher quelques kilomètres
vers le sud pour voir si j'aperçois une épave le
long des falaises. Rien en bord de plage, c'est un bateau fantôme.
Nous décidons d'attendre sur place que les Sachas boys
que nous espérons à l'abri dans le port de Rougir
à 20 km de là reviennent nous chercher lorsque la
mer sera calmée. J'avais promis à Sacha qu'en cas
de problème nous ne bougerions pas de notre campement La
journée est un peu longue. Heureusement nous rachetons
du poisson à des pêcheurs pour nous nourrir. Mais
cette fois nous ne laissons pas à Philippe le soin de faire
les brochettes. Toutes l'après-midi nous scrutons l'horizon,
pas de bateau, toujours pas de bateau.
La mer se calme, et vers 7 heures du soir apparaît un
mât. Cest bien notre bateau. Geneviève agite son
blouson rouge, nous sommes repérés, merci Geneviève.
Les Sachas boys nous font de grands signes, ils sont rassurés
ils n'ont pas perdu leurs touristes !
Vite nous embarquons sur le bateau. Une heure après le
vent et les vagues reprennent. Pour un peu il aurait été
très difficile d'embarquer avec ce regain de tempête.
Le bateau était à l'abri pendant la tempête
dans le port de Rougir ou nous partons à notre tour nous
mettre au chaud. Pour fêter nos retrouvailles, je me jette
sur le magasin du village pour acheter une petite bouteille. Nous
fêtons l'événement en admirant un magnifique
coucher de soleil.
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Jour 9 de Mer :
Nous quittons le port de Rougir vers 6 h du matin pour le village
de Marès où nous attend à 14 h notre bus
pour Irkoutsk.
Le soleil se lève sur le rocher au chamane, nous longeons
les plages d'Olkhon. Nicolas dort dans le fond du bateau, Christophe
se brûle les oreilles au hard rock, Philippe et Geneviève
ne ratent rien du paysage. Sur cette partie de l'île, Olkhon
ressemble à l'Irlande. Des petites collines justes bonnes
pour les moutons et les aigles. L'herbe n'y
pousse que très ras. C'est très beau si l'on aime
comme moi les déserts.
Vers midi nous accostons, nous ne sommes même pas en retard
! Ca c'est fort !
Nous quittons tristement nos Sachas boys qui furent impeccables
tout au long de ce grand voyage. Le lac a encore prouvé qu'il
était plus Mer que lac ou alors qu'il est bien comme le dise
les Bouriates la Mère de tous les lac. Mais amis sont restés
de bonne humeur qu'il pleuve ou qu'il vente, des amis parfait. Ce
fut un réel plaisir que de voyager avec vous, j'espère
que vous garderez de ce voyage d'aussi bon souvenirs que moi. Les
Sachas boys se joignent à votre guide pour vous remercier,
nous espérons tous rester en contact avec vous. Si vous avez
quelques photos, n'oubliez pas de les envoyer à nos capitaines
à Severobaikalsk. |
Message personnel pour Geneviève : cela fait combien d'années
que vous attendiez un voyage aussi divin , 10 je crois ! (expression
couramment utilisé par Geneviève) Comment vont les
espadrilles blanches ?
Message personnel pour Nicolas : je t'enverrai la vidéo du
voyage pour que tu puisses voir ou tu t'es fait autant secoué.
Retourne te coucher la souslik !!!(Souslik : marmotte russe)
Message personnel pour Christophe : j'espère que tu as renégocié
pour l'argent de poche après les 18 ans.
Message personnel pour Philippe : un grand merci à toute
votre famille.
Message personnel pour les sachas Boys : on repart dès que
possible à partir du mois de juin.
A Bientot
Arnaud
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