LES FONDS DU
BAÏKAL
Pour comprendre
la formation du rift du Ba”kal (fossé d'effondrement de l'écorce
terrestre) qui a engendré le fond du lac, il faut raisonner
à l'échelle de la tectonique des plaques, soit à
l'échelle mondiale et remonter au début de la collision
de l'Inde et de l'Eurasie, puisque celle ci serait la cause de la
formation du rift du Baïkal. La zone de rift du Ba”kal, allongée
du sud-Ouest au nord-Est, s'étend sur 2000 km, depuis le fossé
d'effondrement de Boussingol, traversé par la frontière
entre la Russie et la Mongolie jusqu'à celui de Tokyo.
Le Baïkal
est au centre de ce système dont le point culminant est le
mont Mounkou Sardyk qui culmine à 3491 m. C'est dire à
quel point l'approche scientifique des abysses du lac ne peut se faire
qu'en raisonnant au niveau planétaire. Une théorie intéressante
tendrait à démontrer que le Ba”kal était déjà
un lac profond avant même que les cha”nes montagneuses de son
pourtour ne voient le jour. De plus fait unique pour un lac, le Baïkal
continue de s'approfondir, en effet l'affaissement des plaques est
supérieur à l'apport de sédimentation qui tombe
dans le lac.(pour plus de détails très précis
sur la géologie du lac se référer au livre de
Monsieur Touchard)
Les terrasses
lacustres :
Elles sont en
bordure des côtes comme vers la pointe nord d'Olkhon ou au niveau
des îles d'ouchkany. Certaines terrasses sont faites d'accumulations
de sédiments comme les terrasses de Severobaikal, elles représentent
d'anciens deltas, d'autres semblent être des banquettes d'érosion
comme aux îles Ouchkany. Un fait intéressant est que
si le niveau des terrasses est par endroits de quelques mètres
sous le niveau du lac, on observe aussi des terrasses jusqu'à
80 m au-dessus de la surface actuelle comme au cap Kourkoula. Ce qui
indiquerait des fluctuations du niveau du lac important lors de sa
longue existence géologique.
Les hauts fonds
:
Le seuil qui sépare
le bassin septentrional du bassin central forme une région
de 25 à 50 km de large et d'environ 180 km de long. Cette région
se repère par des fonds inférieurs à 400m voir
200 m dans la région de la petite mer et par le chapelet d'îles
de mala more jusqu'à l'île d'ouchkany. Les bas fonds
comportent de grandes accumulations sableuses comme sur la côte
continentale de la petite mer.
Les abysses :
La profondeur
du bassin septentrional frôle les 1000 m, celle du bassin méridional
dépasse les 1400 m et le bassin central atteint 1637 m. Cette
profondeur est bien sûr un record pour un lac, la source de
ce gigantisme est tectonique. Une des conséquences directes
de cette profondeur est que le fond du lac n'est pas influencé
par toutes les tempêtes en surface, ce qui évite un brassage
de la couche sédimentaire. Le bassin septentrional : C'est
le plus grand des trois, son littoral n'est pas parallèle à
sa structure, on y trouve des sources hydrothermales comme sur les
flancs des montagnes près de la baie d'Aya vers la rivière
Frolika. C'est la partie la plus jeune du lac avec une moyenne de
profondeur de 576 m.
Le bassin central
:
La partie la plus
profonde du bassin central descend à 1637 m et, fait remarquable,
les sédiments s'échelonnent par endroits sur 6000 m
d'épaisseur. Cette couche sédimentaire est généralement
composée de vase argileuse.
[Carte
géologique]
Le bassin méridional
:
Ce bassin est
le moins étendu des trois mais sa profondeur moyenne est la
plus importante, 850 m en moyenne. Le bassin méridional est
le seul des trois qui penche vers l'aval cette grande ouverture est
celle de l'émissaire Angarien. L'étymologie vient renforcer
cette idée, "Angara" signifiant en Bouriate "ouverture. L'Angara
est la seule rivière qui s'échappe du lac.