L'ETUDE DES AMPHIPODES
Monsieur Gauthier
Chapelle est ingénieur agronome, il a réalisé
une thèse en biologie au Musée d'Histoire Naturelle
de Belgique. Cest grâce à Madame Irina Mekanikova,
scientifique de linstitut limnologique dIrkoutsk, aussi
passionnée par létude des amphipodes, que je suis
entré en contact avec lui. Monsieur Gauthier Chapelle étudie
depuis une dizaine dannées un groupe de crustacés
qu'on appelle amphipodes, plus connu (quoique !) sous le nom de gammares.
La majorité de ces gammares vit sur les fonds marins, bien
qu'il y ait aussi des espèces semi-terrestres qui sautent sur
presque toutes les plages de sable de la Planète (baptisées
souvent "puces de mer") ainsi que des espèces vivant
en eau douce, comme les soi-disant "crevettes" qu'on trouve
sous les cailloux de nos rivières.
Jusqu'en 1994, ce chercheur travaillait essentiellement sur les espèces
antarctiques, très nombreuses et parfois de grande taille,
et c'est l'étude de la taille des amphipodes qui la amené
au lac Baïkal.
A la découverte
des amphipodes du Baikal en compagnie de monsieur Gauthier Chapelle
En raison sans
doute (notamment) de son grand âge et de son isolement, le lac
Baïkal abrite une faune d'amphipodes remarquable à plusieurs
titres. Elle présente tout d'abord une diversité inégalée,
puisque pas moins de 300 espèces ont été déjà
décrites, alors que certains de nos collègues russes
estiment qu'il en resterait au moins autant à découvrir.
De plus, ces espèces montrent un taux d'endémisme prodigieux,
puisque plus de 95% des gammares du Baïkal n'existent que là.
Autre particularité, les amphipodes du lac Baïkal présentent
une impressionnante variété de formes et de couleurs,
de types alimentaires ou d'habitat, ce qui dans certains cas a conduit
à d'étonnants phénomènes de convergence
évolutive avec des espèces marines. Enfin, et c'est
ce qui m'y a attiré, le lac Baïkal peut s'enorgueillir
de posséder le spectre de taille le plus étendu de la
planète en ce qui concerne les amphipodes. Autrement dit, c'est
là que tout en trouvant de très nombreuses petites espèces
(2mm à l'âge adulte), l'on peut aussi rencontrer en grand
nombre des espèces dont la taille peut atteindre les 90mm !
Soit de loin les plus grands amphipodes d'eau douce...
Mais les amphipodes ne sont pas seulement appréciés
par les biologistes...
Les poissons qui vivent sur les fonds du lac en sont de grands prédateurs,
ce qui a d'ailleurs conduit certaines espèces à développer
de puissantes épines latérales pour essayer de les "décourager."
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Les Abyssogammarus, comme leur nom l'indique, sont
des espèces
confinées aux zones les plus profondes du lac (jamais au-dessus
de 300m). Ils peuvent atteindre une taille de 60mm. |
Boeckaxelia carpenteri fait partie des espèces
"armées" de taille moyenne (20-30mm). Il vit
dans les eaux littorales
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Macrohectopus branicki (30mm), espèce aberrante
nageuse, est le véritable équivalent du "krill"
antarctique. Ses énormes essaims rassemblent plus de 90%
de la biomasse amphipode du lac. |
Pallasea cancellus est une grande espèce
opportuniste (50mm). Elle est très résistante
en captivité (presque 3 ans dans notre laboratoire à
Bruxelles).
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Le splendide Acanthogammarus maximus (65mm) appartient
au même genre qu'Acanthogammarus grewingki, la plus grande
espèce à la fois pour le lac et pour les eaux douces.
Il vit en eaux peu profondes. |
L Ommatogammarus albinus, que l'on peut
capturer par milliers avec des nasses appâtées
jusqu'au plus profond du lac, est un équivalent écologique
d'une grande famille d'amphipodes nécrophages marins,
les Lysianassidés.
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( Toute reproduction interdite.Copyright Gauthier.Chapelle,IRSNB.
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Pour tous ceux qui
voudraient en savoir plus : nhésitez pas à contacter
Monsieur Gauthier Chapelle sur son mail : chapelle@kbinirsnb.be
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